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Comment l’IoT aide les chemins de fer en temps de crise

14 avril 2020

La dépendance des processus vitaux à l’intervention humaine est mise en lumière de manière particulièrement claire, à cause de l’actuelle pandémie de Covid-19. Il serait bon d’en tirer les leçons qui s’imposent et de laisser davantage de place à la technologie. L’Internet des objets (IoT) est en mesure d’aider les chemins de fer lors de crises comme celle-ci. « Si l’ensemble des voies étaient actuellement munies de capteurs, davantage d’employés des chemins de fer pourraient travailler à domicile. »

À l’heure actuelle, le personnel des Pays-Bas travaille autant que possible à domicile afin de minimiser les risques de contamination. Cependant, pour de nombreux métiers et opérations du secteur ferroviaire, une présence sur le terrain demeure nécessaire. D’après Lex van der Poel, directeur de Dual Inventive, le problème n’est pas la technologie :

« La plupart des solutions sont disponibles. Jusqu’à présent, le temps nécessaire à leur pleine exploitation s’est toutefois avéré plus long que prévu. Il serait bon que nous puissions adopter une approche positive de cette crise causée par le coronavirus et l’utiliser pour lancer un programme d’innovation dans le secteur.

La technologie a longtemps été un facteur critique, mais ce n’est plus le cas. Il est évident que la technologie est devenue de plus en plus fiable ces dernières années. L’IoT permet réellement de limiter le facteur humain, ce qui a pour conséquence directe d’accroître la robustesse du réseau ferroviaire et de bâtir un avenir plus durable. »

Plus de travail avec moins de personnes

L’IoT facilite le travail à distance. Les capteurs et les dispositifs peuvent être connectés via Internet ou d’autres moyens de communication, et être gérés et exploités à distance. Grâce à l’IoT, il est également possible d’abattre une quantité de travail plus importante, avec moins de personnes.

Des études ont montré à diverses reprises qu’une pénurie croissante de personnel qualifié se profile, en raison du vieillissement de la population. À l’heure actuelle, des absences temporaires de collaborateurs sont enregistrées pour cause de maladie ou par mesure de précaution. Un déficit structurel est bientôt à prévoir. Il peut partiellement être compensé par la technologie. C’est l’avis, entre autres, du directeur des chemins de fer britanniques Network Rail. L’âge moyen des 60 000 collaborateurs de cette entreprise est relativement élevé. Network Rail a donc choisi d’innover rapidement en utilisant des systèmes numériques. Van der Poel :

« Au Royaume-Uni, le travail manuel est encore plus répandu qu’aux Pays-Bas. La qualité du sous-sol y est moins bonne et le climat n’est pas toujours favorable. Un nombre important d’inspecteurs sont donc envoyés chaque jour sur le terrain pour mesurer manuellement la température et les vibrations, à de nombreux endroits du réseau. Les avantages de la télésurveillance sont donc énormes.

Aux Pays-Bas, les chemins de fer sont dans un état relativement bon, ce qui a pour conséquence une mise en œuvre beaucoup plus lente des innovations IoT. Les entrepreneurs et ProRail se montrent du doigt, en attendant que l’autre fasse le premier pas. Je m’attends à ce que ProRail prenne le contrôle de la situation dans un avenir proche et lance la mise en œuvre, conformément au marché. En Allemagne, vous pouvez également constater que l’IoT est très présent sur le DB Netz (Deutsche Bahn). Au sein de la DB Netz, on est tout à fait conscients que la technologie est le seul moyen de compenser le déclin de la main-d’œuvre. Lors de leur symposium l’année dernière, ils ont déclaré : « Lorsque l’on pense à l’avenir, La technologie est la réponse. » »

Applications de l’IoT au secteur ferroviaire

La surveillance des infrastructures et des équipements au moyen de capteurs, de caméras et de lasers constitue un bon exemple de la manière dont l’IoT aide le secteur ferroviaire en temps de crise. Il n’est donc pas nécessaire de procéder à une fermeture des voies pour déterminer si quelque chose ne va pas. Le déploiement d’une deuxième équipe censée examiner le problème, puis d’une troisième équipe devant le résoudre est également inutile. Il en va de même pour le matériel roulant, dont les intervalles d’entretien et d’inspection périodiques sont allongés.

Grâce à l’IoT, l’infrastructure peut être surveillée derrière un bureau et inspectée à distance en cas de défaillance. Seuls la réparation et l’entretien proprement dits imposent une intervention humaine sur les voies. Le passeport de sécurité numérique DVP constitue un autre exemple. Il permet aux ouvriers envoyés sur le terrain de se connecter via leur propre téléphone portable. Cela élimine l’utilisation de papier et les contacts physiques avec les autres ouvriers.

« Bon nombre des éléments ci-dessus sont déjà appliqués ici et là, mais pourraient l’être beaucoup plus largement. Jusqu’à présent, il s’agissait souvent d’expériences ayant pour but de déterminer ce qu’il était possible de faire. La nécessité d’un déploiement rapide et à grande échelle n’existait pas encore. C’est peut-être le cas maintenant et il est possible que le réseau ferroviaire soit entièrement numérique et « connecté » lorsque viendra l’heure de relever le prochain défi lié au personnel. »

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